Plan Comptable : composantes et usages

Le Plan Comptable, fondé sur le Code de Commerce, est un document clé qui régit la gestion financière d'une entreprise. Il organise les comptes de la société en classant les opérations comptables selon des "classes" et des "sous-classes", ce qui offre une structure claire et lisible. Ce système simplifie ainsi la compréhension, le suivi et l'analyse des finances de votre structure. Pour vous aider à mieux appréhender son utilisation, nous vous proposons un aperçu de ses principales caractéristiques et les évolutions prévues pour 2025.

Les points à retenir : 

• Le Plan Comptable Général (PCG) permet de structurer les opérations comptables en classes, sous-classes et en comptes exacts, offrant ainsi une nomenclature précise.
• Il est indispensable pour toutes les entreprises qui produisent des grands livres comptables et fournissent des comptes annuels. 
• En 2025, le plan comptable sera mis à jour avec quelques changements à prévoir comme une harmonisation de la présentation des comptes, et une simplification de la nomenclature.

Qu’est-ce qu’un Plan Comptable ? 

Le Plan Comptable, ou Plan Comptable Général (PCG), correspond à un livret qui regroupe l'ensemble des normes et des lois comptables en vigueur en France. 

Élaboré par l'Autorité des normes comptables (ANC) et approuvé par arrêté ministériel, il est applicable à toutes les entreprises soumises à des obligations comptables.

Le PCG répertorie tous les comptes comptables nécessaires au fonctionnement de l'entreprise, quel que soit sa taille ou son secteur d'activité. Grâce à cette nomenclature détaillée, les entreprises peuvent produire des comptes annuels conformes aux règles comptables en vigueur, garantissant ainsi la transparence et la cohérence des informations financières.

À quoi sert un Plan Comptable Général ?

Le plan comptable offre plusieurs avantages pour la gestion comptable des entreprises :

• Simplification de la comptabilité : en structurant les opérations en catégories précises, il facilite la tenue des comptes au quotidien. Il garantit ainsi que chaque écriture comptable est correctement enregistrée dans le grand-livre comptable et dans les journaux comptables. 
• Facilitation de l’établissement des comptes annuels : le bilan, le compte de résultat et les annexes comptables sont plus faciles à établir, car les comptes suivent une présentation uniforme.
• Uniformisation des règles comptables : toutes les entreprises utilisent les mêmes standards pour présenter leurs comptes, ce qui rend les documents comptables plus faciles à comprendre, aussi bien pour les dirigeants que pour les tiers (investisseurs, banquiers, etc.).
• Aide à la prise de décision : le PCG fournit des informations claires sur la situation financière de l’entreprise (état de la trésorerie, rentabilité, endettement, etc.), permettant aux dirigeants de prendre des décisions éclairées.
• Conformité aux normes : respecter les règles du PCG permet d’éviter des sanctions financières et de garantir que les comptes sont en adéquation avec les exigences légales.

Quelles entreprises sont concernées par le Plan Comptable Général ? 

Toutes les entreprises qui doivent déposer des comptes annuels sont tenues de respecter les règles du Plan Comptable Général. 

Cela inclut notamment :

• Les sociétés commerciales,
• Les entreprises individuelles soumises aux régimes des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux).

Le respect du PCG est donc indispensable pour produire des comptes conformes aux normes et éviter les sanctions en cas de contrôle fiscal, notamment en cas d’erreurs ou d’omissions.

💡 Les micro-entreprises (anciennement auto-entreprises), qui ne sont pas tenues de présenter des comptes annuels, ne sont pas concernées par le PCG.

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Comment lire et appliquer le Plan Comptable Général ?

Comprendre la structure des opérations comptables

Le Plan Comptable Général est structuré en 8 grandes classes, chacune ayant une fonction précise pour organiser les opérations comptables.

• Les classes 1 à 5 sont dédiées à l'établissement du bilan comptable, qui reflète la situation financière de votre entreprise à un instant donné.
• Les classes 6 et 7 servent à construire le compte de résultat, qui détaille les charges et les produits, permettant d’évaluer la performance économique sur une période.
• La classe 8 regroupe des opérations spéciales qui ne sont ni destinées au bilan ni au compte de résultat classiques, comme certaines provisions ou engagements hors bilan.

Le PCG fonctionne ensuite selon une logique arborescente : chaque classe se subdivise en sous-classes, elles-mêmes composées de comptes spécifiques. Cette structure permet de classifier chaque opération de manière très précise. Cette arborescence se décompose de la façon suivante : 

• Le premier chiffre indique la classe.

• Le deuxième chiffre précise la sous-classe.
• Les chiffres suivants désignent le compte exact.

Exemples de classification avec le système du PCG

Premier exemple : achat de matériel professionnel → 660605

• Classe 6 : les charges
• Classe 60 : achats
• Compte 605 : achat de matériel, équipement et travaux

Second exemple : achat d’une immobilisation → 213000

• Classe 2 : les immobilisations
• Classe 21 : immobilisations corporelles
• Compte 213 : constructions

Ces exemples montrent comment une opération est classée avec précision pour permettre une bonne gestion comptable et assurer la cohérence des écritures dans les états financiers.

Une erreur s’est glissée dans vos écritures comptables ? Vous pouvez recourir à une extourne qui permet d’annuler l’écriture erronée et d’en enregistrer une nouvelle en “sens inverse”. Autrement dit, au lieu de supprimer directement l’écriture incorrecte, vous enregistrez une contre-écriture qui annule les effets de l'erreur initiale.

Quelles sont les classes et sous-classes du Plan Comptable Général ?

Nomenclature du PCG : comptes de bilan

Classe 1 : les capitaux propres

Dans la première classe du Plan Comptable, on retrouve :

• Classe 10 : comptes Capital et réserves
• Classe 11 : report à nouveau (solde créditeur ou débiteur)
• Classe 12 : résultat de l’exercice (bénéfice ou perte)
• Classe 13 : subventions d’investissement
• Classe 14 : provisions réglementées
• Classe 15 : provisions
• Classe 16 : emprunts et dettes assimilées
• Classe 18 : comptes de liaison des établissements et société en participation

Classe 2 - les immobilisations

La seconde classe qui concerne les comptes d’immobilisation inclut les classes suivantes : 

• Classe 20 : immobilisations incorporelles
• Classe 21 : immobilisations corporelles
• Classe 23 : immobilisations en cours
• Classe 26 : participations et créances rattachées à des participations
• Classe 27 : autres immobilisations financières
• Classe 28 : amortissements des immobilisations
• Classe 29 : dépréciations des immobilisations

Classe 3 : les comptes de stocks et les en-cours

La troisième classe sur les stocks et en-cours contient les classes suivantes : 

• Classe 31 : matières premières (et fournitures)
• Classe 32 : autres approvisionnements
• Classe 33 : en-cours de production de biens
• Classe 34 : en-cours de production de services
• Classe 35 : stocks de produits
• Classe 37 : stocks de marchandises
• Classe 39 : dépréciations des stocks et en-cours

Classe 4 : les comptes de tiers 

La quatrième classe sur les comptes de tiers se compose des sous-classes suivantes : 

• Classe 40 : fournisseurs et comptes rattachés
• Classe 41 : clients et comptes rattachés
• Classe 42 : personnel et comptes rattachés
• Classe 43 : sécurité sociale et autres organismes sociaux
• Classe 44 : état et autres collectivités publiques
• Classe 45 : groupe et associés
• Classe 46 : débiteurs et créditeurs divers
• Classe 47 : comptes transitoires ou d’attente
• Classe 48 : comptes de régularisation

Classe 5 - les financiers

La cinquième classe contient les classes suivantes : 

• Classe 50 - Valeurs mobilières de placement
• Classe 51 - Banques, établissements financiers et assimilés
• Classe 53 - Caisse
• Classe 58 - Virements internes
• Classe 59 - Dépréciation des comptes financiers

Nomenclature du plan comptable : les comptes de résultat

Classe 6 : les charges

La sixième classe qui correspond aux charges contient les classes suivantes : 

• Classe 60 - Achats
• Classe 61 - Services extérieurs
• Classe 62 - Autres services extérieurs
• Classe 63 - Impôts, taxes et versements assimilés
• Classe 64 - Charges de personnel
• Classe 65 - Autres charges de gestion courante
• Classe 66 - Charges financières
• Classe 67 - Charges exceptionnelles
• Classe 68 - Dotations aux amortissements, aux dépréciations et aux provisions
• Classe 69 - Participation des salariés - Impôts sur les bénéfices et assimilés

Classe 7 : les comptes de produits

La septième classe sur les comptes de produit rassemble les sous-classes suivantes :

• Classe 70 - Ventes de produits fabriqués, prestations de services et marchandises
• Classe 71 - Production stockée
• Classe 72 - Production immobilisée
• Classe 74 - Subventions d’exploitation
• Classe 75 - Autres produits de gestion courante
• Classe 76 - Produits financiers
• Classe 77 - Produits exceptionnels
• Classe 78 - Reprises sur amortissements, dépréciations et provisions
• Classe 79 - Transfert de charges

Nomenclature du plan comptable : les comptes spéciaux

Classe 8 : les comptes spéciaux

La classe 8 regroupe les comptes spéciaux qui correspondent à des opérations financières particulières et qui n’entrent pas dans les autres classes du Plan Comptable Général, comme : 

• Les comptes de régularisation et d'ajustement.
• Les comptes des engagements hors bilan.
• Les comptes de participation dans des groupements ou filiales.
• Les comptes de consolidation.
• Les comptes de provisions réglementées.

Mise à jour du Plan Comptable Général en 2025 : à quoi vous attendre ? 

Les entrepreneurs sont confrontés à divers changements ces prochaines années, notamment le passage à la facturation électronique. 

Le PCG s’inscrit également dans cette dynamique de modernisation des systèmes comptables. À partir de janvier 2025, le Plan Comptable évolue conformément au règlement N° 2022-06 du 4 novembre 2022, qui apporte plusieurs ajustements majeurs.

Les nouveautés apportées par la mise à jour du PCG 2025 :

• Harmonisation de la présentation des comptes : la nouvelle version du PCG vise à uniformiser la façon dont les comptes sont présentés, facilitant ainsi la lecture et la comparaison des états financiers entre différentes entreprises.
• Simplification de la nomenclature : le système de classification des comptes est simplifié, avec une meilleure organisation des catégories pour rendre la tenue des comptes plus intuitive.
• Suppression des comptes "développés" et "abrégés" : auparavant, les entreprises pouvaient choisir entre deux versions des comptes annuels : les comptes développés (détaillés) ou abrégés (simplifiés). La réforme met fin à cette distinction en introduisant une présentation unique, standardisée pour toutes les entreprises, quel que soit leur format.
• Réaffectation et suppression de certains comptes : certains comptes obsolètes ou redondants sont supprimés, tandis que d'autres sont réaffectés pour mieux correspondre aux réalités économiques et comptables actuelles.
• Limitation de l’utilisation des comptes de charges et produits exceptionnels : l’usage des comptes relatifs aux charges et produits exceptionnels est désormais restreint, pour limiter les ajustements comptables dans ces catégories et ainsi offrir une image plus fidèle de l’activité courante des entreprises.

La réforme vise également à simplifier la présentation des comptes annuels. Désormais, les entreprises devront appliquer un bilan sous forme de tableau avant répartition et un compte de résultat sous forme de liste. Cela standardise davantage la manière dont ces documents sont présentés, facilitant ainsi l’analyse pour les parties prenantes. 

Pour l’annexe des comptes, la réforme introduit des modèles de tableaux normés, apportant une cohérence supplémentaire dans la présentation des informations financières complémentaires. Ces changements visent à rendre la comptabilité plus transparente, accessible et en adéquation avec les évolutions réglementaires, comme celles relatives à la facturation électronique.

Où trouver un plan comptable général ?

Le Plan Comptable Général est disponible à l'achat dans des librairies physiques ou en ligne. Il est également possible de trouver des versions d'occasion sur des sites spécialisés ou de le consulter dans certaines bibliothèques. 

Des modèles en ligne sont également accessibles gratuitement sur des plateformes spécialisées comme pcg.fr ou sur l’ANC. 

Concernant les mises à jour, pour vous assurer de respecter les dernières modifications comptables, il est recommandé d'opter pour la version la plus récente du PCG, comme celle prévue pour 2025. 

FAQ 

Qu’est-ce que les comptes annuels ?

Les comptes annuels sont des documents financiers qui présentent la situation financière d'une entreprise à la fin d'un exercice comptable. Ils se composent généralement de trois documents principaux : le bilan comptable, le compte de résultat et les annexes. 

Qui est concerné par le Plan Comptable Général ? 

Toutes les sociétés qui doivent déposer des comptes annuels dans le cadre de leur régime fiscal doivent s’appuyer sur les règles du PCG. Les micro-entreprises ne sont pas tenues de respecter les obligations du Plan Comptable Général. Elles ne sont pas obligées de produire des comptes annuels détaillés, et leur gestion comptable est simplifiée par rapport aux entreprises soumises aux BIC ou BNC.

Quelles sont les nouveautés 2025 pour le PCG ?

La mise à jour du PCG prévue en 2025 introduit plusieurs ajustements. D’abord, il est prévu d’améliorer l’harmonisation de la présentation des comptes pour faciliter la lecture et la comparaison. Ensuite, l’objectif de la mise à jour vise à simplifier la nomenclature comptable. Enfin, la mise à jour prévoit la suppression des versions "développées" et "abrégées" des comptes annuels, offrant une présentation standardisée pour toutes les entreprises. Ces changements visent à rendre la comptabilité plus accessible et conforme aux nouvelles exigences réglementaires, comme la facturation électronique.

En collaboration avec Clémentine Pougnet, experte spécialisée Fintech